Et aux Hospices de Beaune ?Les secteurs gelés sont nombreux sur le domaine des Hospices. La grande satisfaction viendra d’une qualité de vendange remarquable et du secteur de la Côte-de-Nuits, presque totalement épargné.
- Les deux grandes absentes : les cuvées Meursault « Goureau » et Savigny 1er cru « Arthur Girard » ont été totalement gelées en avril.
- De nombreuses cuvées voient leur volume diminuer, parmi lesquelles : Bâtard-Montrachet et Chablis 1er cru (1,5 pièce* chacune), Volnay-Santenots 1er cru « Massol » (7 pièces), Meursault « Loppin » (7 pièces), Meursault 1er Poruzots (4 pièces), la liste est encore longue.
- Une cuvée voit le jour : Corton grand Cru blanc « Docteur Peste » (3 pièces)
* 1 pièce = 228 litres.
Au total, 596 pièces seront vendues. C’est un peu plus que l’année précédente, mais beaucoup moins qu’une année normale où la vente peut compter près de 900 pièces de vin.
Le flair de Ludivine Griveau
Après une première année 2015 aux commandes du domaine des Hospices, Ludivine Griveau se sait attendue. Elle a vinifié des très bons vins l’année passée et doit confirmer sa performance de 2015. Etre une jeune régisseur de domaine viticole n’est pas simple, … encore moins quand on est aux manettes du domaine des Hospices de Beaune.
Ludivine Griveau a fait le choix au printemps de sauver la récolte en appliquant de manière très raisonnée des traitements de synthèse – qui ne sont pas utilisés sur les vignes des Hospices de Beaune en temps normal et ne remettent pas en cause le bio comme mode cultural. Elle rend hommage aujourd’hui à la ténacité et au professionnalisme de ses collègues vignerons qui auront cultivé des parcelles rendues très difficiles par la météo.
Le résultat est bien là, et il est beau : « Les raisins rentrés en cuverie sont superbes », a-t-elle déclaré publiquement, appuyée par Jasper Morris, nouveau Master of Wine de Christie’s : « 2016 ? C’est un bon millésime ! J’ai croqué des raisins très bons, senti les cuves : de beaux arômes, floral, du fruit. »
En direct de la première dégustation des cuvées…
Voilà qui vous intéressera peut-être davantage !
Nous vous livrons là une première impression d’ensemble de la qualité du millésime 2016 aux Hospices de Beaune. Une prochaine dégustation est prévue le 8 novembre en présence de Sylvain Pataille et Jérôme Galeyrand, à l’issue de laquelle nous ciblerons les cuvées prioritaires.
Pour l’heure, nos papilles sont séduites par ce millésime tout en fruit. Ludivine Griveau à bien cerné l’esprit de 2016 et a pratiqué des vinifications un tantinet plus courtes. Un choix sage et à notre avis gagnant. Les vins rouges possèdent un très beau fruit, comme nous les aimons avec beaucoup d’éclat et de pureté.
L’autre point fort des cuvées est la grande beauté des tanins : mûrs, leur trame est serrée et très soyeuse. Le « touché » de bouche est simplement splendide. (Les éleveurs devront veiller à conserver cela, malgré le fût neuf, mais cela est un autre sujet sur lequel nous reviendrons plus tard…). Le problème de la « volatile » (récurrent aux Hospices) est complétement résolu !
Les vins blancs n’ont pas encore terminé « leurs sucres » : les levures indigènes semblent un peu plus lentes cette année : pas de problème, nous attendrons. Les aromatiques sont franches et de grande qualité, de même que les lies qui viendront nourrir leur vin durant toute la durée de l’élevage.
Ludivine Griveau peut être tranquille : son second millésime est impeccablement vinifié. Les cuvées sont très homogènes : en 2015 déjà nous avions noté un nombre record de cuvées « achetables ». Avec 2016, il sera difficile d’éliminer des cuvées de la liste… Elle confirme bien la confiance qu’Antoine Jacquet, Directeur des Hospices de Beaune, récemment disparu, avait placé en elle (lire ici).