Noël, c’est une fois par an, c’est tous les regards braqués sur vous, donc ce n’est pas le bon moment pour se planter. Que vous invitiez ou que vous soyez invité, Anima Vinum vous guide avec cinq propositions de bons vins à poser sur la table sereinement, sans être pris par le doute.
Les bulles
Ici, le champagne, on le boit plutôt en apéritif. Parce que ça aiguise les papilles, ça émoustille les filles et puis s’il en reste, on le met au frais pour le dessert. D’ailleurs, ne parlons pas de champagne mais de « vin de Champagne », ou de « champagne de terroir »… Parce que celui que l’on vous propose ici est fait par un artisan qui vérifie chaque étape, de la vigne au pressoir et de l’élevage à la mise en bouteille. Thierry Massin a concocté Mélodie, un breuvage aux fines bulles qui conviendra aisément à tous les palais de la famille. Il est facile à déguster sur des palais vierges, rafraîchissant, pas trop vineux, il a une belle pureté. Il devrait se marier à merveille avec un saumon fumé, des gougères ou un foie gras.
Pour les plus techniques, on leur dira que c’est un Chardonnay, un blanc de blanc, entendez un 100% Chardonnay qui a bénéficié d’un élevage sur lattes durant 24 mois avec un degré de maturité optimale, un élevage long, c’est un brut certes mais peu dosé en sucre : 7 grammes, là où les grandes marques dosent allègrement à 12g, il possède une véritable identité pour un vin d’entrée de gamme. En bonus, la satisfaction de boire un vin d’artisan. Vous n’avez rien compris ? Bah, partez plutôt vous balader dans les vignes en leur compagnie. Par ici !
Le blanc
Ou plutôt LES blancs. Car tout dépend du menu. Y’aurait-il des fruits de mer, des huîtres, du poisson (au naturel) grillé, pourquoi pas des filets de rouget, ou du hommard ? Dans ce cas choisissons un Chablis Vieilles Vignes de chez Dampt. Ce sera plutôt du poisson (en sauce) cuisiné, ou une volaille de Bresse ? Dans ce cas, partons dans les Maranges (près de Beaune) et choisissons un premier cru La Fussière de chez Monnot.
Le Chablis du domaine Dampt est éclatant. Tout est fait en cuverie pour éviter l’oxydation (vous savez cette note de beurre rance, de pomme blette ou de noix, parfois un peu lourde), ce qui le rend extrêmement rafraichissant. Mais ce n’est pas la seule raison. Les terroirs sur lesquels poussent la vigne (de chardonnay) sont très calcaires (c’est un sol Kimméridgien, bourré de fossiles et de marnes), qui donne beaucoup de tension en bouche (un petit goût de reviens-y, en langage novice), de la fraîcheur et de la longueur, de la vivacité.
Le Maranges 1er Cru La Fussière est typique de la Côte-d’Or, en Bourgogne. La vigne pousse sur un terroir argilo-calcaire du sud de la Côte-de-Beaune. Il est patiemment élevé en fûts de chêne par Stéphane Monnot. Par rapport au premier ce vin est plus opulent, plus complexe avec des notes de fruits mûrs, de brioche, un boisé très discret. En bref, il conviendra mieux aux jeunes, aux palais plus novices car ils est plus rond. Il peut même se boire en apéritif. Alors pourquoi pas le prendre sous l’aile avant de partir au réveillon et l’offrir avec un grand sourire à ses hôtes ?
Le rouge
Le rouge arrivera plutôt au moment du gibier ou du fromage, dans un repas de réveillon. Aussi, on choisira un Bourgogne ou un Côte du Rhône, bien structuré. Et là, on vous conseille de sortir le Gigondas Le Grand Montmirail de chez Laurent Brusset. Une bouteille qui plaira aussi aux jeunes pour la simple raison que sa rondeur est flatteuse (comprenez, sa très légère sucrosité rappelle le paradis perdu à cette satanée génération Disney qui a (trop) croisé la route des Haribo). Mais ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas dit, ce vin convient aussi à la génération Roger Moore qui irait se servir comme James Bond deux verres devant une flambée de cheminée, assis confortablement sur une imitation peau d’ours. Rondeur, chaleur, arômes de fruits noirs mûrs, pincée d’épices… Attendez, vous êtes face à la magie de Noël !
Si vous souhaitiez rester en Bourgogne, pas de problème ! Sortez le grand jeu avec un Maranges premier cru La Fussière rouge du domaine Monnot. Surtout si vous aviez prévu du boeuf grillé ou des viandes rouges. Ce vin là se boit entre adultes, pour sa finesse, son acidité et ses tannins lui donnant une structure plus tonique, plus ferme, plus rugueuse – liés à la présence d’argile dans le secteur des Maranges. Un vin masculin comme on dit, mais qui séduira à coup sûr les indépendantes en talons aiguille.
Pour le dessert, nous direz-vous ? Eh bien si on apporte sur la table un gâteau au chocolat, attrapez une bouteille de vin doux naturel comme le Banyul, pour un accord parfait… en attendant le Père Noël.